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A la rencontre des lauréats d’Entreprendre la ruralité

T&F

Le jury d’Entreprendre la ruralité a sélectionné quatre acteurs engagés pour la revitalisation des campagnes par l’entrepreneuriat.

Nous sommes convaincus qu’un entrepreneuriat qui valorise les richesses locales est clé pour redynamiser les territoires ruraux. C’est pourquoi, au mois de mars dernier, nous nous sommes associés à la Fondation Entreprendre, à la Fondation RTE et à AG2R LA MONDIALE pour lancer un appel à projet national ambitieux, dans le cadre du nouveau programme « Entreprendre la ruralité ». L’objectif était de faire émerger des structures d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises dans les zones rurales. Les différents partenaires leur apportent un soutien financier (avec un budget total d’un million d’euros sur 3 ans) et partagent leurs expertises respectives. Avec 82 dossiers de candidatures reçus, dont 46 répondant aux critères d’éligibilité, l’opération a remporté un franc succès.

Notre jury a étudié les impacts économiques, sociaux et environnementaux de ces initiatives. Nous avons porté une attention particulière à leurs capacités à réhabiliter des filières dans les territoires, à créer des emplois, et à valoriser les ressources et les savoir-faire locaux. Quatre associations se sont révélées particulièrement convaincantes sur ces aspects. Dans les Hauts-de-France, La Chartreuse de Neuville regroupe un lieu-ressource et un incubateur dédié aux domaines du bien-vieillir et du handicap, aux métiers d’art et du bâtiment, et aux tiers-lieux patrimoniaux. L’association Ronalpia est, quant à elle, spécialisée dans l’accompagnement d’entreprises sociales dans les zones rurales en Auvergne-Rhône-Alpes. Les deux autres associations lauréates œuvrent en Nouvelle-Aquitaine. Airelle favorise la création d’entreprises via des écosystèmes de coopération. Et ATIS agit comme révélateur et accélérateur d’opportunités entrepreneuriales de proximité. Nous sommes heureux d’encourager le précieux travail de ces organisations.

Lumière sur La Chartreuse de Neuville

Que faire des grands patrimoines situés à plus de 35 minutes des métropoles quand les acteurs publics et privés n’ont pas les moyens de les entretenir, ni de les exploiter ? Ce défi est à l’origine de La Chartreuse de Neuville, l’association dirigée par Alexia Noyon. Sous la bannière « Le patrimoine des possibles », l’équipe apporte une foule de réponses à cette interrogation. « Nous essayons de redonner à ces grands patrimoines leur rôle de moteur territorial, résume la directrice. » Une ambition qui prend des formes aussi diverses que la transformation d’un monastère chartreux en laboratoire d’innovation sociale et lieu ressource, l’incubation de projets liés à la préservation de savoir-faire locaux (la vannerie, les métiers d’art du bâtiment, la filière lin), mais également des soirées-débats, des festivals, des résidences d’artistes, ou encore des programmes de formation et d’insertion professionnelle. De nombreuses actions auxquelles Terre & Fils pourra apporter son expérience. « Nous avons besoin d’aide pour recréer une filière de vannerie, glisse, par exemple, Alexia Noyon. »

Lumière sur Ronalpia

Depuis 2013, Ronalpia repère, sélectionne et soutient des entreprises ayant une finalité sociale ou environnementale dans sa région. « Nous en avons déjà accompagné plus de 300 à des stades allant de la création à la consolidation et au développement, indique Josepha Poret, la responsable du développement territorial de l’association. » La structure compte aujourd’hui 20 salariés et travaille avec plus de 80 partenaires opérationnels et financiers (dont la Fondation Entreprendre). Parmi les initiatives suivies par Ronalpia, certaines s’inscrivent dans une démarche de création ou de réveil de filières. « Sur la communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien, qui est un ancien territoire industriel, de nombreux porteurs de projets souhaitent remonter des filières, produire des matières premières et réutiliser les matières disponibles sur le territoire pour lancer des marques de vêtements, explique Josepha Poret. » L’année dernière, l’association a aidé des projets déployés autour du chanvre dans la Bio Vallée, dans la Drôme. « En ce moment, nous accompagnons une filière bois dans le pays voironnais. » Les principaux enjeux portent cette fois sur le réemploi de cette matière première et sur la création de débouchés sur le territoire. « Avec Terre & Fils, nous pourrons apprendre beaucoup sur les créations de filières et l’artisanat, avoir accès à des retours d’expériences et monter en compétence sur nos accompagnements, se réjouit la responsable. »

Un tissu local