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Terre & Fils soutient le festival Fairespectives du Campus Versailles

Retour sur l’édition 2023 avec Amélie de Ronseray, directrice opérationnelle du Campus Versailles

T&F

Les 17 et 18 novembre 2023, 600 visiteurs se sont rendus au Campus Versailles afin de participer à la deuxième édition du festival Fairespectives. Une manifestation originale qui séduit de plus en plus : à travers le dialogue entre artisanat et transition écologique, les organisateurs et les intervenants entendent sensibiliser le grand public à ces enjeux de première importance. Les savoir-faire sont ici considérés avant tout comme un levier de dynamisme et d’innovation pour les territoires et leurs habitants.

Nous avons rencontré Amélie de Ronseray, directrice opérationnelle du Campus Versailles, pour un retour d’expérience instructif sur l’édition 2023, soutenue par Terre & Fils.


Texte : Marie Formarier – photos : Emeric Fohlen / Campus Versailles

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Quelle a été la genèse du projet ?

L’initiative du festival est née de la volonté, toute naturelle ici sur le Campus, de mettre en valeur les liens forts qui unissent artisanat et transition écologique. Cette deuxième édition a rencontré un franc succès, preuve que cette problématique touche de plus en plus de monde, au-delà du cercle des experts et des professionnels convaincus. Notre objectif est de montrer que les savoir-faire, s’ils doivent bien sûr être préservés et transmis, ne sont pas pour autant des petites choses fragiles à garder dans une vitrine. Au contraire ! Ils sont une source intarissable d’innovation et un levier incontournable pour dynamiser les territoires délaissés, tout en préservant l’environnement – au même titre que l’énergie ou les transports, par exemple.

Les savoir-faire, s’ils doivent bien sûr être préservés et transmis, ne sont pas pour autant des petites choses fragiles à garder dans une vitrine.

Amélie de Ronseray, directrice opérationnelle du Campus Versailles
© E. Fohlen / Campus Versailles

Quels sont les différents enjeux environnementaux que le festival a traités dans cette seconde édition ?

Nous avons voulu montrer, à travers 4 thématiques principales, que les savoir-faire et l’artisanat sont une réponse pertinente et enthousiasmante à la transition écologique. Au lieu d’opposer le passé et la modernité, nous souhaitons faire comprendre et surtout faire sentir le lien privilégié avec les matières naturelles que crée le geste artisanal.


Créer, aménager, transmettre et imaginer : ce sont donc les 4 perspectives envisagées à travers les différentes tables rondes et conférences organisées avec des penseurs, mais aussi tous les récits et ateliers proposés par les faiseurs dans les domaines du bois, de la pierre, du textile ou encore des arts du feu.

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L’artisanat est également un vecteur puissant pour l’aménagement des territoires : manufactures, fablabs ou tiers-lieux investissent et redessinent désormais des espaces longtemps délaissés, avec la volonté de s’inscrire dans une démarche durable.

Amélie de Ronseray, directrice opérationnelle du Campus Versailles


Les matières naturelles stimulent la créativité. Détournées ou recyclées, elles offrent des réponses innovantes aux nouveaux défis, par exemple dans la construction et l’isolation. L’artisanat est également un vecteur puissant pour l’aménagement des territoires : manufactures, fablabs ou tiers-lieux investissent et redessinent désormais des espaces longtemps délaissés, avec la volonté de s’inscrire dans une démarche durable. La transmission des savoir-faire intègre aujourd’hui les outils numériques les plus récents, dans la mesure où ceux-ci permettent d’économiser de la matière, de l’énergie et du temps. Cette ouverture permet aux jeunes de prendre toute leur place. Enfin, ces pratiques renouvelées et intégrées dans une démarche responsable appellent à une vraie réflexion autour du langage et des concepts comme ceux de la sobriété heureuse, de la consommation responsable, de l’intérêt collectif, de la beauté du geste ou encore de la réappropriation des territoires.

Comment la jeune génération s’est-elle impliquée dans le festival ?

Les étudiants du Campus Versailles étaient bien sûr présents, notamment pour assister aux tables rondes. Nous avons également convié un certain nombre d’établissements scolaires, en particulier dans les filières professionnelles. Enfin, beaucoup de familles avec des enfants sont venues pour les ateliers. La jeune génération ressent encore plus ce besoin de se reconnecter au faire et à la matière. C’est un moyen de changer sa manière d’habiter le monde.

La jeune génération ressent encore plus ce besoin de se reconnecter au faire et à la matière. C’est un moyen de changer sa manière d’habiter le monde.

Amélie de Ronseray, directrice opérationnelle du Campus Versailles
© E. Fohlen / Campus Versailles

Loin du discours culpabilisant ou du greenwashing, l’idée est de reconstruire une relation de proximité avec la réalité et les objets qui nous entourent. Et pour cela, rien ne vaut le concret. Les professionnels étaient là, avant tout, pour montrer les processus et sensibiliser aux problématiques opérationnelles du terrain : par exemple, comment s’approvisionner dans les forêts locales lorsqu’on est menuisier ?

Quelles sont les pistes que vous souhaitez explorer pour la prochaine édition ?

Nous souhaitons poursuivre l’expérience dans cet esprit « festival » que nous avons réussi à instaurer cette année, avec par exemple la présence d’un foodtruck ou l’aménagement de coins cosy. Nous aimerions ainsi élargir le spectre des visiteurs et attirer davantage le grand public. Par ailleurs, même si nous voulons conserver une taille raisonnable pour pouvoir mettre en valeur chaque professionnel, nous voudrions inviter un nombre plus élevé de manufactures, installées partout en France. Car l’objectif de ce festival est aussi de susciter des collaborations et de renforcer les synergies entre les différents savoir-faire représentés. Le soutien de Terre & Fils a d’ailleurs été un allié très précieux dans ce travail de maillage territorial.

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Situé dans la Grande Écurie du château de Versailles, le Campus Versailles a été inauguré en 2021, afin de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, de faire rayonner les métiers et de répondre aux besoins économiques des entreprises du patrimoine et de l’artisanat d’excellence. S’appuyant sur un réseau de partenaires éducatifs publics et privés, il propose ainsi des formations fondées sur la pratique et un accompagnement par des professionnels dans 5 filières : le patrimoine bâti, les métiers d’art et du design, l’horticulture et le paysage, la gastronomie et le tourisme culturel.