Les manufactures sont d’extraordinaires exemples de résilience. En partenariat avec De l’or dans les mains, Terre. & fils a imaginé un Tour de France des manufactures artisanales : 10 épisodes de podcasts donnant la parole à 10 entrepreneurs de savoir-faire.
De l’or dans les mains est une association qui a pour mission de soutenir la transmission des savoir-faire et changer le narratif autour des métiers manuels. Avec Terre & fils, l’association a lancé en septembre dernier un Tour de France des manufactures artisanales. Pour éclairer le rôle déterminant des manufactures dans les dynamiques territoriales d’hier, d’aujourd’hui et de demain : cœur battant des filières, elles permettent de recréer à l’échelle locale une production à taille humaine respectueuse de son environnement et de ranimer le lien à notre patrimoine commun.
« Lorsque je suis arrivée, les artisans de la manufacture étaient en fin de carrière. Tout le savoir-faire qu’ils détenaient pouvait disparaître du jour au lendemain. »
« Dans les années 2000, nous n’étions soutenus ni par les banques, ni par les pouvoirs publics. On nous disait de délocaliser pour faire du profit. Nous avons voulu maintenir une production jurassienne héritée de notre arrière grand-père. Mais les banques ne nous ont pas suivi et notre famille a perdu l’entreprise. Aujourd’hui, nous la dirigeons encore mais elle ne nous appartient plus. »
« Il y avait une ambition de la famille que la marque vive longtemps. La pérennité est une des valeurs partagées pour les entreprises familiales. Il y avait cette peur que le couteau se muséifie et ne soit plus dans le quotidien des personnes, ne soit plus considéré comme un outil. C’est pourquoi nous avons ouvert Opinel ces dernières années sur de nouveaux univers… »
« Le métier de maître-savonnier, c’est un métier très rare que l’on apprend uniquement à côté d’un chaudron. Il n’y a pas d’école pour être formé. Ce savoir-faire, il est transmis de maître savonnier en maitre savonnier. Et c’est dans notre savonnier, sur le tas, que les maîtres savonniers se transmettent les petits secrets de la maison Marius Fabre pour perpétuer ce savoir-faire. »
« Il y a une urgence a sauvegarder notre filière. Aujourd’hui, avec cette candidature au patrimoine immatériel de l’UNESCO, ce que nous voulons protéger, c’est cette filière de la ganterie qui a été oubliée : l’agropastoralisme, les transformateurs de matières naturelles et bien entendu l’art de confectionner le gant. Ce n’est pas une candidature de marque. C’est une candidature de femmes et d’hommes qui travaillent, qui ont le geste et qui sont les garants de ces savoir-faire rares et précieux. »
« Chez nous, on rentre en qualité d’ouvrier. Ce n’est pas péjoratif. Au contraire : on sait travailler avec ses mains, mais également avec sa tête et son imagination. »
« Chez Burgaud, on fabrique, on découpe, on coud, on recoud, on répare, on reconsolide des voiles depuis 1910 grâce d’une part aux mains d’Alexia, ancienne cordonnière, et d’autre part un savoir-faire transmis depuis 3 générations, de pères en filles »
« En 1806, la force motrice de l’eau, les vastes locaux de l’abbaye et la main-d’œuvre locale de qualité étaient autant d’avantages pour lancer une première filature. Puis un atelier. En 1809 le nombre de métiers à tisser à navette volante est de 325. Il faut construire des logements pour les travailleurs. C’est l’implantation de cette manufacture qui a fait naître autour d’elle ce petit village ouvrier. »
«. Pour se maintenir et se développer, La Rochère a maintenu sa production artisanale tout en développant, en parallèle, une partie industrielle.
Cinq siècles plus tard, on y fabrique encore le verre à la bouche mais aussi des verres industriels, des tuiles, des pavés de verre pour le monde entier, alliant rigueur du geste, héritage d’un savoir-faire et innovation perpétuelle. »
« C’était le début de cette folie collective qui consistait à démanteler notre industrie surtout l’industrie textile et à la délocaliser. Donc je suis rentré dans une opposition féroce et évidemment on m’a remercié manu militari et au départ de DMC, je voulais vraiment démontrer que ce n’était pas une fatalité cette délocalisation. Et qu’avec un peu de courage et de volonté on pouvait reconstruire une vraie filière textile. »